Cassandre Barbotin est née à Rennes et aime les images qui font boum. Artificière et artiste, Cassandre a l’œil cinétique, pop et sonique. Elle a pour matériau de travail la musique qu’elle écoute, qu’elle entend, la musique sur laquelle elle danse, s’amuse, ainsi que les images et les films qui gravitent autour. Telle une DJ, elle pioche ici et là des éléments existants et les assemble, se les réapproprie. Ici un morceau que l’on reconnaît au premier accord et là une image d’archive encore mal connue. Elle cherche des moyens graphiques de rendre compte des intonations de voix, du rythme, des paroles. Elle écrit des tous petits extraits de refrains sur des immenses pages. Elle fait danser des gens, mélange les danseurs en les dessinant… Elle crée une playlist d’images, de vidéos, de sons. Des strates s’organisent, se forment. Quand elle montre ses travaux, elle fait appel à notre mémoire auditive, et, telle une musicologue peu orthodoxe, elle propose sa lecture, son point de vue sur ses explorations musicales. Elle fait de l’écho au son de sa génération.

Elle en est à ses débuts dans ce travail, elle est étudiante à l’Esam de Caen, était à l’école de Lorient avant. Les portes de recherche qu’elle construit ouvrent sur une infinité de pistes. C’est une exploration qu’elle veut joyeuse et fantaisiste. D’ailleurs, vous pouvez enfiler les lunettes 3D pour vous en rendre compte  ! Le carré bleu doit être sur votre œil droit, l’image un peu plus loin que le bout de vos bras. Votre œil met un peu de temps à s’habituer et puis ça vient, la profondeur arrive, vous vous plongez dans l’image. Vous essayez de continuer le château de sable, vous essayez de passer la main derrière le mot “LOVE”, tout va bien. Les lunettes sont la porte d’accès pour rentrer dans l’image et une fois qu’on les a sur le bout du nez, on s’en imprègne si bien qu’on a envie de rester un peu avec. Coucou l’image. Au revoir l’image. À bientôt. Je vais à la plage moi aussi.

Armée de sa basse, Cassandre Barbotin se plonge dans les morceaux et les découvre à fond. Depuis près de dix ans, elle apprivoise les “tum tum tumtumtum”, les “tata tata tata tatatata”… Elle connaît les secrets de ces fameux ponts entre la guitare et la batterie. Ça l’a fait sacrément voyager, dans bien des styles et contre-temps, le morceau en arrière-plan. Elle n’a même pas vu la nuit tomber. Elle sort dehors, une voiture l’attend pour la conduire vers la mer. Elle met Jeanie J de Her à fond, tapote sur la vitre, regarde les lignes blanches de la route, les arbres… tout concorde et tout s’assemble. C’est l’harmonie. Cassandre sourit, ouvre la fenêtre. Du bon vent souffle sur son épopée popéssonique !


Ecouter Jeanie J de Her
Voir le travail de Cassandre Barbotin
Ecouter le portrait lu, un montage sonore de Noëmie Hêre
Ce portrait a été réalisé pour le Buzz Pack 52 publié en mars 2018 (Caen)