Sonne est née loin d’ici à Bogotá en Colombie. Depuis un moment maintenant elle vit à Caen, et depuis quelques temps elle est artiste. Elle a étudiée à l’Esam, en est sortie diplômée, a beaucoup imprimé. Elle porte une attention particulière à la photographie argentique, et a peu à peu constitué une conséquente collection de cartes postales. Elle trouve dans ces images des paysages, du langage, de l’ailleurs, du dépaysement qui l’occupent passionnément. C’est devenu un travail que d’exploiter cette récolte silencieuse. Elle est archiviste, tout aussi païenne que savante. Elle pousse ses images vers l’abstraction, crée des nouvelles images, des nouvelles lectures. Dans Dystopian Landscapes, elle a travaillé des images d’architecture directement sur son scanner. Elle a ainsi créé de très beaux glitches, qui eux-même ont reformé de très beaux paysages. C’est la partie minimaliste et contemplative de son travail. Dans ce Buzz Pack 48, elle présente un autre versant de son travail : ses illustrations rock. Dans la série de cartes présentes ici, ses dessins sont des souvenirs d’enfance. Elle se souvient de ce qu’on attendait de nous et de ce qu’on était vraiment, dans l’école stricte pour jeunes filles où elle allait. À ces portraits, pour l’occasion, elle associe des extraits de chansons rock, punk, new wave qui renforcent les traits de ces terribles polissons. Ce turbulent gang mange de la soupe de cailloux et a un couteau entre les dents… Sonne a plusieurs casquettes et un seul casque sur les oreilles. Son travail englobe un intérêt fort pour l’images et le multiples et elle forme avec des camarades de l’Esam Les Dispersées, une association qui promeut l’édition contemporaine. Elle s’irrigue de musique et Time, d’Edwin Starr vient en ce moment proclamer la fin de ses journées.
Ecouter Time d’Edwin Starr
Dessin de Sonne
Portrait publié dans le Buzz Pack 48 en octobre 2017 (Caen)
Ecouter le portrait lu, un montage sonore de Louise Ganot