Gregaldur existe depuis 2004 et c’est le nom martial d’un musicien pop Lo-Fi hybride qui règne sur les routes depuis plus de dix ans avec une horde d’instruments. Dans une limousine en carton, il sillonne les salles de concerts, et laisse des souvenirs en béton. Gregaldur joue parfois avec des amis, aujourd’hui Ah-ha, son groupe de rock suédois, ou Plutominium ancien Schkroot lala. Il mange des glaces comme tout le monde et aime faire du vélo. Il connaît Cherbourg et ses alentours pour y avoir grandi, il a grandi ensuite dans d’autres villes et là il grandit à Rennes, avec son chat Popol. Il y pose sa valise et lâche ses instruments au pré, et lui, traîne avec un café et dessine. C’est au calme que Gregaldur charbonne. Procrastination intelligente, activité désintéressée, mirifiques bonnes idées, ses dessins devisent sur le fétichisme Bontempi, sur la scénographie de l’Ubu, la bienséance des lolcats. Retours du voyageur sur ses voyages en terres orchestrales, pensées serrées au feutre fébrile à la sincérité éclatante, diffusées ensuite sur le réseau social, histoire de voir la réaction des copains. Cette pratique plus souterraine mérite l’impression sur papier, la diffusion dans le monde entier. Dans le doux sillage de Daniel Johnston, musique et dessins sont les chips du quotidien. En cette fin de journée, son lecteur cassette Ficher Price sous le bras, Gregaldur s’en va écouter Leaf House d’Animal Collective. Il s’assied sur un banc et écrase entre ses doigts, comme des moustiques, les hélicoptères qui envahissent l’air mutin des villes et des campagnes. En ce moment, Gregaldur joue dans “Rester Vertical” un film d’Alain Guiraudie. Oui, enfin au cinéma !


Ecouter Leaf House d’Animal Collective.
Travail de Gregaldur
Portrait publié dans le Buzz Pack 38 en septembre 2016 (Caen)